Twint: se protéger des arnaques Les fraudeurs recourent notamment au phishing (e-mail usurpant le nom de la société), aux appels ou courriers frauduleux demandant des informations sensibles, voire au «SIM swapping». Ce dernier procédé consiste à échanger la carte SIM d’une personne par une e-SIM sous forme de code QR. Ensuite, rien de plus simple que de contourner la double authentification de la future victime. La FRC recommande de régler son Twint pour que les paiements supérieurs à un certain montant ne puissent pas être effectués sans validation supplémentaire. Elle rappelle également que les conditions générales de l’application et des banques prévoient d’importantes exclusions de responsabilité. Twint fournit par ailleurs un certain nombre de conseils sur son site internet pour se protéger. La page d’actualité de l’Office fédéral de la cybersécurité (OFCS) est aussi une importante source d’information. Lait équitable: l’union fait la forceLes quatre labels qui en sont nés sont désormais réunis au sein de l’association faîtière Lait équitable et présentés sur la plateforme fair.ch. Un coup de pouce bienvenu porté par la fédération des Producteurs suisses de lait (PSL) qui a pour but de faire connaître la situation difficile des agriculteurs et d’inciter les grands distributeurs à proposer les produits de ces labels dans leurs rayons. «Les avancées technologiques ont toujours influencé les standards de beauté»L’industrie cosmétique se plaît à vendre les routines beauté comme de petits miracles: nouvel éclat à la peau, prévention des rides, disparition des boutons et correction des imperfections. La journaliste beauté Jessica DeFino – publiée dans le New York Times et The Guardian – lève le voile sur les coulisses peu flatteuses d’un secteur qui brasse plusieurs milliards de francs et qu’elle connaît bien de l’intérieur. Entre conséquences du Botox sur la santé physique et mentale et rôle des réseaux sociaux dans les standards de beauté, ses chroniques sont suivies par près de 120 000 personnes sur la plateforme Substack. Pourquoi des tendances beauté apparemment inoffensives peuvent-elles être nocives? Elles ont des conséquences psychologiques, physiques et environnementales, qui se répercute aux niveaux individuel et collectif. L’utilisation excessive de «soins» (l’effet glass skin, p. ex., pour un teint de porcelaine) peut endommager la barrière cutanée, perturber le microbiome de la peau et causer de l’inflammation. D’un point de vue environnemental, nous consommons continuellement des produits – souvent fabriqués avec des combustibles fossiles et des matières pétrochimiques – dans le but d’atteindre un objectif par définition impossible. Cela exacerbe l’impact dévastateur de l’industrie sur le réchauffement climatique. En quoi les standards de beauté impactent-ils nos relations? Ils sont socialement construits, donc ils affectent nos interactions sociales et privées! Les neuromodulateurs comme le Botox peuvent péjorer la qualité de nos relations avec les autres: limiter l’empathie, entraver la capacité à reconnaître les émotions – celles des autres et les nôtres – et même, selon une étude de 2017, réduire certaines fonctions sexuelles. Il y a peut-être des effets plus profonds. Que nous disent la médicalisation des pratiques de beauté et la porosité croissante entre elles et la santé? L’Ozempic est un exemple phare. Ce traitement contre le diabète a suivi la trajectoire et le plan d’affaires du Botox. Prescrits pour des problèmes médicaux, tous deux ont gagné en popularité pour leurs effets esthétiques, un phénomène renforcé par les médecins qui ont approuvé une utilisation hors indication pour les patients. Tous deux sont devenus des termes fourre-tout dans leur industrie respective: «Botox» est employé familièrement comme raccourci pour toutes les neurotoxines injectables, «Ozempic» pour tous les sémaglutides injectables (antidiabétiques, ndlr). Tous deux ont aussi inspiré des alternatives «naturelles» qui, en fin de compte, perpétuent la demande. Les sérums anti-âge sont commercialisés comme du «Botox en bouteille» et la berbérine est connue comme «l’Ozempic naturel». En bref, ils pathologisent les standards de beauté – la minceur et la jeunesse – et finissent par positionner chaque écart de l’idéal esthétique comme un problème médical nécessitant une intervention médicale. Les réseaux sociaux et les nouvelles technologies ont-ils amélioré la représentativité ou amplifié les problèmes? Les réseaux sociaux ont un pouvoir à la fois bénéfique et préjudiciable au démantèlement des standards de beauté. C’est vrai que nous voyons davantage de teintes de peau et de types de corps de nos jours sur Instagram et TikTok que nous n’en voyions il y a quinze ans dans les magazines. Mais nous voyons aussi une pression à la correction de ces profils, poussant à l’usage de filtres numériques pour les sculpter et les rajeunir en photo. Ce n’est pas un phénomène nouveau. C’est vrai! Dans les années 1900, à l’arrivée du cinéma, les caméras à basse définition créaient un effet superlisse et sans imperfections modifiant la perception du grand public de ce qui constituait une beauté de rang «célébrité». La norme change au fur et à mesure que la technologie évolue. Le highlighting est une autre technique de maquillage qui influence les idéaux modernes: elle recrée les effets d’un équipement d’éclairage hollywoodien lourd, pas une caractéristique humaine innée. La vitesse, l’accès et la démocratisation de la retouche d’images qu’offrent les réseaux sociaux ne font qu’exacerber cet effet. J’ai interviewé plusieurs chirurgiens et médecins esthétiques qui me disent que les patients utilisent des filtres Instagram pour modifier leurs propres photos, puis apportent ces clichés retouchés comme référence lors des consultations. Si ces plateformes semblent défendre la diversité, il faut préciser qu’elles conditionnent une gamme diverse de personnes à aspirer à l’homogénéité. Les marques qui conditionnent leurs clients à craindre le vieillissement devraient mourir. L’industrie de la beauté semble osciller entre l’adoption et le rejet de la terminologie «antiâge ». Quelle est votre analyse de ce mouvement chez les jeunes? Il y a eu beaucoup de va-et-vient sur le langage des produits anti-âge, mais presque aucun débat sur leur fonction. L’industrie a constamment mis sur le marché des produits qui prétendent contrer les réalités physiques du vieillissement, qu’ils les appellent «anti-âge» ou «pro-âge» ou «prévention du vieillissement», etc. Mystifier l’anti-âge avec un jargon marketing faussement positif l’a rendu plus attrayant pour les consommateurs, mais surtout pour les jeunes, très vulnérables aux influences extérieures et pas forcément déjà critiques. Je pense que les marques qui conditionnent leurs clients à craindre le vieillissement, c’est-à-dire vivre, devraient mourir – un bon moyen de garder une jeunesse éternelle. Quelles sont les tendances de 2025, selon vous? Attendez-vous à beaucoup d’accessoires pour vos produits de beauté! Nous commençons à traiter nos produits de soin comme des animaux de compagnie, en achetant des étuis de téléphone pour ranger nos brillants à lèvres et en les habillant avec des breloques, en les transportant dans des sacs ad hoc. Des comportements qui ne feront que renforcer la personnalisation de l’inhumain et la déshumanisation de la personne dans la société occidentale. L’Ovomaltine a de la concurrence!
Toutes les marques mettent en avant le fait que leurs produits contiennent du malt. Pour être plus précis, de l’extrait de malt d’orge séché. L’orge germé est cuit, concentré et séché, pour former une poudre riche en sucres, acides aminés, vitamines et minéraux. Or ces poudres contiennent des taux très variables de malt. Et ce taux n’a visiblement pas d’impact sur le prix; Heliomalt, qui ne contient que 35% de malt, coûte 19 fr. 88 le kilo et Eimalzin, qui en renferme 69%, est vendu deux fois moins cher, soit 9 fr. le kilo. Deux bombes de sucre L’extrait de malt est composé à plus de 50% de sucres naturels. Raison pour laquelle Wander et Migros n’ajoutent pas de sucre dans l’Ovomaltine et l’Eimalzin. D’autres ont la main légère sur le malt et… lourde sur les sucres ajoutés. Heliomalt contient 65% de sucre et Coop Qualité & Prix, 61%. Pour comparaison, Nesquik, emblème de la boisson chocolatée hyper sucrée, est composé à 75% de sucre. On n’est pas si loin du compte, ici, avec une boisson (Heliomalt) vendue en pharmacie et bénéficiant par conséquent sans raison d’une image «santé» importante. Jemalt également vendue en pharmacie est, avec 35% de sucre, la poudre la plus intéressante de notre test sur ce point. Mais elle est pénalisée par son grand nombre d’additifs et d’autres ingrédients industriels. Alors, finalement, ces préparations sont-elles aussi bonnes pour la santé qu’elles le laissent entendre? Nous avons calculé leur Nutri-score. Ovomaltine et Jemalt obtiennent un C (moyen) et les autres, un D. Ces aliments sont donc à consommer avec modération. «65% La quantité de sucre contenue dans Heliomalt, le record de notre test.» Un grand vainqueur du goût Pour la dégustation, nous avons installé un stand dans le quartier du Flon, à Lausanne, et proposé à des passants de comparer à l’aveugle de l’Ovomaltine avec une autre boisson maltée. Dans 58% des cas, ils ont préféré l’alternative à la boisson de référence! C’est la poudre Jemalt qui a rencontré le plus de succès, et de loin: huit dégustateurs sur dix l’ont préférée. Vient ensuite, mais bien plus loin, Coop Qualité & Prix qui a aussi séduit les papilles des passants. Sur ce critère, c’est Heliomalt, seule poudre à perdre son match contre Ovomaltine, qui se classe dernier. Comment nous avons testé Qualité de la composition: nous avons jugé défavorablement la présence d’additifs (correcteurs d’acidité, arômes, émulsifiants) et de sucres industriels (sirop de glucose, dextrose). Nous avons également évalué positivement les poudres contenant un taux élevé de malt. Substances indésirables: l’orge étant à la base de ces produits, le laboratoire a recherché un pesticide, le glyphosate, ainsi que de l’acrylamide, pouvant se former durant le processus de fabrication. Les deux substances sont cancérogènes. Or le laboratoire n’a détecté aucune trace de glyphosate et les quantités d’acrylamide qu’il a mesurées sont très basses. Évaluation sensorielle: 60 dégustateurs ont goûté deux boissons à l’aveugle et indiqué leur préférence. À chaque fois, l’une des deux boissons était de l’Ovomaltine! Qualité nutritionnelle: nous avons calculé et appliqué le Nutri-score pour départager les produits. FRC | Lors d’importation, la TVA, les frais de douane et de dédouanement (frais administratifs payés par le transitaire refacturés au consommateur) peuvent s’appliquer. Si la TVA et les frais de douane sont inférieurs à 5 fr., ils ne sont pas perçus; le transitaire peut aussi renoncer aux frais de dédouanement. Dès lors, les colis dont la valeur totale est inférieure à 63 fr. (TVA de 8,1%) ou à 194 fr. (TVA de 2,6%) sont exempts de frais. En théorie. Mais la règle n’est pas absolue. Les principaux transporteurs ont passé un accord avec le Surveillant des prix et ne peuvent donc pas facturer comme ils veulent. En revanche, si le transporteur n’a pas passé un tel accord, ses conditions générales font foi. DurablablaLa FRC a prouvé par l’exemple qu’il est important de cadrer ces messages pour réellement aider les consommateurs à identifier le produit le plus durable. Chaque mois durant deux ans, elle a publié une chronique intitulée Durablabla dans le magazine FRC Mieux choisir et la Lettre FRC C’est la jungle! Remboursement des psychothérapies: une mésentente totale dont les patients font les fraisJusqu’en juillet 2022, une thérapie assurée par un psychologue-psychothérapeute n’était prise en charge par l’assurance obligatoire des soins (AOS) que si elle était déléguée et supervisée par un psychiatre. Ce régime dit de délégation occasionnait de nombreux problèmes, en particulier une difficulté d’accès à des thérapeutes. Le nouveau régime de prescription autorise un accès direct aux psychothérapeutes (exerçant hors cabinet de psychiatrie) sur la seule prescription d’un médecin de premier recours. Le patient peut bénéficier de 15 séances, renouvelables une fois. Au-delà, une garantie de l’assureur est nécessaire sur la base de l’expertise d’un psychiatre. Désaccord sur le tarif Cette réforme devait apporter de la fluidité dans le système de soins à un moment où les besoins en santé mentale ont explosé. Elle a malheureusement donné lieu à différents blocages. Psychologues, une partie des assureurs et cantons ont d’abord mis du temps pour définir un tarif pour les consultations (2 fr. 58 par minute ou 154 fr. 80 par heure). Ce tarif est provisoire mais s’applique à tous les assureurs. Des négociations sont en cours pour un tarif définitif. La principale association faîtière des assureurs, Santésuisse, souhaite un prix plus bas. La Fédération suisse des psychologues (FSP) estime au contraire que le montant actuel n’est pas suffisant. Les franchises élevées en font les frais Le passage au nouveau régime a également eu pour conséquence que le remboursement de nombreuses thérapies par les assurances complémentaires a été transféré à l’AOS. Changement logique avec des conséquences qu’aucun acteur n’avait pourtant ni anticipé ni abordé dans le cadre d’une information aux patients concernés: parmi eux, de nombreuses personnes se sont retrouvées à devoir assumer les frais de leur thérapie parce qu’elles avaient opté pour une franchise LAMAL élevée… Enfin, à l’orée 2023, il s’est avéré que le remboursement des prestations assurées par des psychothérapeutes n’ayant pas achevé leur formation postgrade n’était plus garanti chez tous les assureurs. Une situation qui concerne près de 2000 praticiens, selon un recensement de la FSP. Santésuisse s’oppose à un tel remboursement, alors que la communauté d’achat de prestations HSK, rassemblant Helsana, Sanitas et KPT, l’accepte. Pour brouiller davantage les pistes, quelques assureurs affiliés à Santésuisse appliquent le même régime que HSK. «Une fois encore, les patients les plus vulnérables font les frais du manque de gouvernance du système de santé» Des plaintes déposées de part et d’autre La mésentente semble totale entre psychologues et assureurs: la FSP a déposé plainte auprès de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) contre Santésuisse pour le refus de prise en charge des thérapeutes en formation. Santésuisse a de son côté déposé des recours contre le nouveau tarif (appliqué aux thérapeutes dont la formation postgrade n’est pas achevée) auprès du Tribunal administratif fédéral (TAF). La faitière des assureurs estime qu’il manque une base légale. Elle souligne, par ailleurs, que la FSP a raté le coche en refusant de prolonger le maintien transitoire du régime de délégation (en parallèle du nouveau régime de prescription) ce qui aurait, selon elle, permis le remboursement des thérapeutes en formation. Le 28 mars dernier, dans une lettre d’information, l’OFSP indique les conditions sous lesquelles est possible le remboursement d’une thérapie menée par une personne n’ayant pas terminé sa formation postgrade. On n’en sait guère plus sur les délais du TAF. Une confirmation écrite de sa complémentaire permet d’éviter les désillusions En attendant, que faire si son thérapeute n’a pas terminé sa formation ou ne remplit pas les conditions LAMal? La marge est ténue. Les patients disposant d’une assurance complémentaire pour les psychothérapies peuvent s’adresser à elle. Attention, d’un assureur à un autre, les réponses sont à géométrie variable. Assura ou le Groupe Mutuel, par exemple, octroient un remboursement lorsque l’assurance obligatoire des soins n’intervient pas ou lorsque les conditions de prise en charge par l’assurance de base ne sont pas remplies. À ce titre, lorsqu’une thérapie est dispensée par un professionnel n’ayant pas terminé sa formation, elle peut être prise en charge dans la limite des conditions spécifiques de l’assurance complémentaire (franchise, montant plafond). Conformément au fait qu’elle rembourse en LAMal les psychothérapeutes encore en formation, Helsana applique un autre régime: «Le remboursement par la LCA de la psychothérapie-psychologique n’est possible que pour le thérapeute qui a renoncé au régime LAMal. Sinon, la LAMal prévaut.» Enfin, Assura précise: «Ce n’est pas l’assuré qui choisit si c’est l’assurance de base ou l’assurance complémentaire qui intervient. C’est prioritairement la première et ensuite la seconde.» Cette priorité accordée à la LAMal est le seul paramètre identique d’un assureur à un autre. Dans ce contexte, il est recommandé aux titulaires d’une complémentaire de demander une confirmation écrite avant de lancer (ou reprendre) sa thérapie. Et sans assurance complémentaire? Les solutions manquent malheureusement. Tout dépend de l’assureur. La FSP tient à jour une liste des caisses qui remboursent les consultations données par des thérapeutes encore en formation, parfois sous condition. Il est impératif, là aussi, de demander une confirmation à sa caisse maladie, même si le thérapeute est tenu d’informer ses patients sur le régime de prise en charge. Si la réponse est négative, les patients doivent alors se mettre à la recherche d’un thérapeute agréé LAMal (avec la nécessité de reconstruire un lien de confiance si la thérapie avait déjà débuté) ou payer leurs honoraires directement de leur poche. Une fois encore, les patients les plus vulnérables font les frais du manque de gouvernance du système de santé. Marvel Snap: du temps contre de l’argent?Marvel Snap est un jeu en ligne pour téléphone mobile. Il consiste en un jeu de cartes combinant des éléments de stratégie, de collection et de combat en temps réel. Comme son nom l’indique, il se situe dans l’univers des superhéros Marvel. Et il est basé sur un modèle économique dit «freemium», c’est-à-dire jouable gratuitement mais comportant des achats intégrés. Son succès est planétaire: il comptabilise plus de 14 millions de joueurs et a généré plus de 30 millions de dollars de recettes. Très bien conçu, divertissant, Marvel Snap constitue aussi un produit extrêmement rentable où les mécaniques de jeu sont pensées pour pousser aux achats intégrés. Mais ce n’est qu’après y avoir investi un temps considérable que l’on en prend conscience. «Ce secteur est en roue libre. Le besoin d’encadrer les pratiques est impératif !» Jean Busché, Resp. Nouvelles technologies Le système de progression repose sur la collecte de nouvelles cartes représentant des personnages de l’univers Marvel, chaque carte possédant des caractéristiques propres. Les joueurs font progresser leur «niveau de collection» de deux manières: soit ils y passent des heures, soit ils paient pour accélérer la progression. Le niveau de collection, lui, est infini. Le joueur peut progresser ad aeternam, débloquant des améliorations qui restent majoritairement aléatoires. Le système prévoit une évolution rapide au départ, puisqu’il suffit de jouer pour débloquer un grand nombre de cartes. Après plusieurs parties, l’expérience de jeu se modifie. L’évolution est soudainnement drastiquement ralentie. Pour obtenir de nouvelles cartes, le joueur doit remplir quotidiennement un certain nombre de missions afin de débloquer petit à petit des récompenses aléatoires lui permettant de recevoir peut-être les cartes qui lui manquent. À moins de payer. Tel est donc le dilemme: investir en temps de jeu ou en monnayant sa progression. Certaines cartes deviennent même inaccessibles sans passer à la caisse. Snap propose ainsi un «Pass» saisonnier à 10 fr., renouvelable toutes les quatre semaines. L’achat offre une carte exclusive et facilite la progression. Les incitations à la reconnexion sont ainsi très présentes avec l’existence de défis quotidiens, hebdomadaires et saisonniers. Marvel Snap envoie également des notifications extrêmement fréquentes sur le portable du joueur qui ne les aurait pas désactivées. Les mécaniques mercantiles de Marvel Snap ne se révèlent pleinement que lorsque le joueur s’est déjà bien investi dans le jeu. Cibler les joueurs les plus motivés garantit à Snap de plus grandes chances de réaliser des ventes. Gare au contrat!FRC | Dans ce secteur d’activité, les abonnements sont couramment reconduits de manière automatique. De telles clauses sont licites et ne sont pas abusives. Par conséquent, si vous n’êtes pas sûr de pouvoir respecter l’accord, demandez un délai de réflexion avant d’accepter et de le signer. En effet, lorsque le contrat renvoie à des conditions générales, elles sont considérées comme acceptées par le client. Peu importe qu’il en ait pris connaissance ou pas. Aussi, avant de vouloir changer d’abonnement ou de résilier, il faut vérifier ce que le contrat prévoit, notamment la reconduction, la forme et les délais de résiliation. Sachez encore que la FRC se bat depuis fort longtemps pour que les conditions générales des fitness soient plus favorables au consommateur. Renoncer au renouvellement automatique du contrat en fait partie. Voir le dossier «Les moyens de prévention sont multiples»Nuno Grilo est médecin cadre au service d’urologie et responsable du Centre de neuro-urologie du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), à Lausanne. Que pouvez-vous dire sur cette pathologie? C’est une affection très fréquente et l’une des principales raisons de consultation en urgence un peu partout dans le monde. Elle est donc responsable de la consommation d’une bonne partie des ressources des systèmes de santé. Elle a un impact important sur les personnes qui en souffrent, particulièrement celles qui ont des formes récidivantes. On parle de forme récidivante dès qu’il y a au moins trois infections urinaires par an. Quelles personnes touche-t-elle le plus? Elle atteint beaucoup plus les femmes que les hommes. La raison est anatomique: comme leur urètre est considérablement plus court, la colonisation bactérienne y est plus facile. Il y a différents facteurs de risques. Chez les femmes jeunes, ce sont le degré d’activité sexuelle, le changement de partenaires et une prédisposition familiale. La ménopause et l’âge en général constituent un risque également car, avec le vieillissement, il y a une atrophie et une altération de la flore vaginale. Nuno Grilo, médecin cadre au service d’urologie et responsable du Centre de neuro-urologie du CHUV. Considérant le problème des bactéries multirésistantes, le corps médical prescrit-il systématiquement des antibiotiques? Cette question se pose de plus en plus. Nous avons diminué la durée de traitement pour la plupart des pathologies. Dans le cas des infections urinaires récidivantes, quand il n’y a plus le choix, on va privilégier des schémas thérapeutiques courts. On va chercher à agir sur les causes de ces infections. Peut-être s’agit-il de problèmes organiques ou de troubles comportementaux, comme une hydratation inadéquate (moins de 1,5 litre par jour). On va aussi vérifier qu’il s’agit bien d’infections urinaires et non d’une autre affection générant les mêmes symptômes. Certaines personnes consomment parfois énormément d’antibiotiques à tort car on ne soigne pas les bonnes causes. Citons par exemple le syndrome de la vessie douloureuse, une maladie inflammatoire mimant l’infection urinaire mais ne répondant pas aux traitements antibiotiques. Existe-t-il des méthodes de traitement alternatives? Lorsque les premiers symptômes sont tolérables, on peut tenter de faire passer l’infection en augmentant l’hydratation (environ 3 à 4 litres par jour pendant deux à trois jours). Et pour diminuer les douleurs, les anti-inflammatoires s’avèrent généralement efficaces. L’impact sur les personnes souffrant de formes récidivantes est important. Et quels sont les moyens de prévention? Boire suffisamment d’eau, au moins 2 litres par jour. Veiller à uriner dès qu’on en a besoin et à uriner également après les rapports sexuels. Laver la zone intime au maximum une fois par jour avec un produit doux, au pH acide de préférence et éviter toute solution désinfectante. Porter des sous-vêtements en coton pas trop serrés. Limiter l’utilisation de protections hygiéniques contenant des produits chimiques qui peuvent altérer la flore vaginale et donc favoriser les infections urinaires. Les traitements non antibiotiques qu’on peut proposer sont les probiotiques, par voie orale ou vaginale. Et les œstrogènes par voie vaginale chez les femmes ménopausées. Quant au D-mannose, c’est un traitement que recommandent les sociétés savantes dans les cas d’infections récidivantes. Dans ma pratique clinique, je le propose ainsi que la canneberge, en précisant que le succès n’est pas garanti mais que certains patients arrivent à un bon résultat avec l’un ou l’autre. Notre test: Préventention urinaire: un principe actif noyé dans les additifs Garantie: formulaire de dénonciationTous les détails de l’enquête à lire dans notre article sur le sujet, l’explication des lois se trouvant dans notre dossier Garantie. Tablettes en test: autant miser sur une marque reconnue Et c’est là son avantage, on l’utilise aussi bien en tactile que comme un ordinateur pour les travaux de bureautique. En y mettant le prix, certes! «Bien sûr, Apple et Samsung se partagent les podiums dans ce segment aussi. Pourtant Huawei La tablette se décline sans ou avec emplacement pour une carte SIM. Cette deuxième option est plus onéreuse, mais permet une connexion à internet sans wifi à proximité, moyennant un abonnement. Afin d’éviter de payer à double, autant garder son smartphone à portée de main et utiliser le partage de connexion pour surfer sur la tablette.
Premier principe: éviter les modèles les moins chers et opter pour une marque phare. Inutile de forcément cibler le haut de gamme, car ce type d’appareils évolue peu. Ou encore le taux de contraste pourtant réglable manuellement, voire le taux de rafraîchissement, une mesure (100Hz, 200Hz, TruMotion, Motionflow) supposée indiquer la fluidité de l’image. Ce qu’il faut encore retenir, c’est que le printemps est la saison où les marques sortent de nouveaux modèles. Il y a donc des affaires à faire à bon compte en achetant les produits de l’année précédente. Sans tomber dans une fausse action!
Soutenue par des organisations agricoles, de protection des animaux et de consommateurs, cette campagne permet de rappeler qu’en adoptant de nouvelles habitudes en matière de consommation de produits d’origine animale, nous avons concrètement la possibilité de contribuer à réduire la pollution et à améliorer le bien-être animal. Ici, moins, c’est définitivement plus! Le site officiel de la campagne: La Fnac pousse à la carte de crédit«Je détiens une carte Fnac que je renouvelle tous les trois ans moyennant finance. En contrepartie, je profite de certains avantages, dont celui de cumuler des points fidélité. Mais voilà que la caissière me dit maintenant de basculer vers une nouvelle offre, qui fait aussi office de carte de crédit, pour les conserver. Or je ne veux ni perdre ce que j’ai cumulé, ni souscrire à ce type de carte. Comment faire?» Clarisse J. FRC | Depuis avril dernier, les clients réguliers de la Fnac qui veulent bénéficier d’avantages sur leurs achats ont le choix entre deux «programmes de fidélité», chacun matérialisé par une carte client. Les deux cartes ont notamment en commun d’être valables dans les enseignes suisses ou sur le site fnac.ch. Elles prévoient, entre autres privilèges, des réductions sur les articles (jouets et jeux vidéo: 5%, livres, BD ou mangas: 20%, p. ex.). Selon les conditions générales en vigueur, elles donnent aussi droit à un délai d’échange ou de remboursement à 30 jours si le produit n’a pas été déballé, alors qu’il est limité à deux semaines pour les non-adhérents. Mais ces cartes ne sont pas pareilles en tous points. La première se renouvelle tous les trois ans au prix de 20 fr.; la seconde est une carte de crédit Mastercard, émise par Cembra Money Bank. Elle est nominative, intransmissible et gratuite. Où sont les points? FRC Conseil a interpellé la Fnac pour comprendre ce qu’il allait advenir des points de Clarisse si elle ne changeait pas de carte. Le porte-parole assure que les points de fidélité restent valables les trois années qui suivent l’achat de la carte, en d’autres termes jusqu’à son échéance. Si elle renouvelle son adhésion dans les trois mois qui suivent la péremption de sa carte, Clarisse peut, comme tout client dans sa situation, conserver ses points et les utiliser durant trois ans. Si, en revanche, elle renonce au renouvellement, elle pourra demander la conversion de ses points en remise et les déduire d’un achat en magasin uniquement si elle dispose d’un minimum de 100 points (palier déclencheur de la remise, ndlr). Pas d’échappatoire Pour continuer à rassembler des points fidélité, la seule possibilité de Clarisse sera ensuite de rejoindre le Club Mastercard Fnac, pour autant que la Lausannoise en ait les moyens. Chaque octroi de carte de crédit est en effet soumis à une analyse préalable des ressources financières. Selon le barème, 5 fr. d’achat donnent droit à un point de fidélité. Pour bénéficier de 10 fr. de remise en caisse, il faudra tout de même atteindre 100 points de fidélité, soit 500 fr. d’achat. Si aucune cotisation n’est prélevée sur cette carte de crédit, des frais sont facturés, comme pour chaque émetteur de carte de crédit. Des taux d’intérêt importants peuvent s’y ajouter en cas de paiements échelonnés. Alors que dans un contexte de perte de pouvoir d’achat, le portemonnaie des clients se rétrécit, la multiplication des cartes de crédit peut aussi s’avérer un piège pour la gestion de son budget. La FRC au rythme de PaléoIl se repérait loin à la ronde, le stand FRC sur la plaine de l’Asse. Un chapiteau flamboyant aux couleurs rouges et blanches,comme dans les cirques d’antan. Sur place, une équipe de 27 personnes – bénévoles et salariés de l’association réunis – qui s’est relayée toute la semaine, de 15h à 3h du matin. Les bénévoles venus de presque toute la Suisse romande ont eu à cœur de faire découvrir aux festivaliers quelques facettes de l’association dans laquelle ils sont engagés. Et la FRC avait vu grand! Comme dans toute manifestation culturelle en lien avec des billetteries en ligne, l’association a joué son rôle de conseil. La campagne de prévention a peut-être plusieurs années d’existence derrière elle, les internautes qui se font avoir en cliquant sur le premier lien venu pour obtenir fissa le sésame dont ils rêvent restent nombreux. Surtout maintenant que spectacles et manifestations sportives ont repris pleinement. Les Experts conso n’ont donc eu de cesse de rappeler à celles et ceux qui commandent leurs billets via internet qu’ils s’exposent à payer un prix prohibitif s’ils ne s’adressent pas à des billetteries officielles ou partenaires de l’événement. «Les plaintes concernent principalement les sites de reventes de tickets qui proposent des billets à des prix deux à trois fois supérieurs au tarif usuel, souligne Jean Tschopp, responsable de FRC Conseil. Les gens ne voient pas qu’ils sont sur un site de revente. Ils subissent une pression à l’achat impulsif grâce à des techniques marketing bien rodées.» Or c’est en discutant que l’on plante de petites graines qui donneront lieu à de meilleurs réflexes. Et le terreau de Paléo était à ce propos tout trouvé. Mais un festivalier vient à Nyon pour le plaisir de la fête et du partage. C’est la raison pour laquelle la FRC a développé pour l’occasion un jeu Instagram. Chacun répondait à un quiz rapide sur des thèmes de consommation courante qui fâchent tout particulièrement. A l’issue du questionnaire, chacun repartait avec son «profil consomm’acteur»… et une idée du rôle qu’il peut tenir dans la défense de nos intérêts de consommateurs. Car si nous sommes tous unis sous une même bannière, nous pouvons occuper des fonctions différentes pour démultiplier la force de frappe de la FRC. Le jeu a mis de la bonne humeur sur le stand et fait un carton! Toujours dans l’esprit du partage, l’humeur se voulait aussi collaborative: chacun était invité à épingler sur une grande carte de la Suisse romande ses bonnes adresses et recommandations concernant les commerces de proximité et les circuits courts. Parmi les options, il y avait l’alimentation: les paniers issus d’une agriculture contractuelle, les marchés à la ferme, les self-services de petits producteurs, les auto-cueillettes. Côté articles de maison, les lieux qui accueillent des Repair Cafés, les adresses de réparateurs, de boutiques et échoppes de seconde main ou les bibliothèques d’objets. La carte a pris vie au fur et à mesures des jours qui passaient. Dans un deuxième temps, elles seront vérifiées et introduites dans les annuaires FRC des bonnes adresses. Pour les villes de Genève (Ge-repare et Ge-reutilise), Lausanne et Neuchâtel, elles bénéficient d’un site dédié émanant des communes. Ces projets qui permettent de lutter contre l’obsolescence programmée de manière concrète trouve un bel écho. A l’instar de cette famille qui raconte comment l’aînée, jeune adulte n’aimant pas la fast fashion, a entraînée sa mère dans les friperies jusqu’à l’en convaincre pour ses propres achats. A la satisfaction du père aussi, qui se dit réparateur dans l’âme quand il peut, ou préférer faire don à des associations, voire vendre sur internet plutôt que laisser les objets finir à la poubelle. La jeune femme, quand à elle, est très engagée dans une association qui récupère et vend des vêtements de seconde main. D’autres histoires de vie auront fait plaisir à entendre: des récits où il est question de transmission de valeurs, de compétences pour agir, de savoirs-faire ou être, de militantisme. Ces parcours et les énergies qui s’en dégagent ont trouvé une écoute attentive. Pour les personnes qui travaillent au quotidien et sur le terrain à la défense des consommateurs, ces moments servent aussi d’ancrages qu’il est bon de se remémorer quand l’avancée d’un combat ne se déroule pas forcément comme on pourrait le souhaiter. Au bureau d’accueil du stand, on retrouvait, outre les bénévoles FRC, Experts conso, juristes, spécialistes thématiques ou journalistes pour répondre à tour de rôle aux questions du public. Les discussions ont été nourries, riches. Il a été question, dans le désordre, de procédure à suivre pour la pose d’installation de panneaux solaires, de litiges avec des assurances santé et des opérateurs (renouvellement tacite, résiliations, outils de communication), de devis mal ou non honorés par un prestataire, tel que les cuisinistes. Et aussi d’organisateurs de festivals, certaines modalités cashless en faisant grogner plus d’un… Et n’oublions pas le test grandeur nature des protections auditives! La FRC avait besoin de 200 volontaires pour évaluer la qualité de ces bouchons colorés en mousse. Chacun recevait un échantillon aléatoire qu’il devait porter durant les concerts, voire la nuit aussi pour les campeurs du site adjacent. Une manière de se plonger en deux situations différentes. A la fin de l’expérience, les testeurs avaient un formulaire à remplir pour juger du confort et de la qualité acoustique du produit qu’ils s’étaient vus attribuer. Les résultats sont attendus pour la fin de l’année. A vos agendas, donc! Surmédicalisation: doit-on privilégier la déprescription?La lutte contre la surmédicalisation vise surtout à préserver la santé des patients, en évitant les soins ou les traitements inappropriés. C’est ce nous explique Nicolas Rodondi, médecin et directeur de l’Institut de médecine de famille à l’Université de Berne. Il y a huit ans, la FRC vous interviewait au sujet de la surmédicalisation. La consommation de médicaments ne cesse d’augmenter, notamment auprès du troisième âge. Comment l’expliquez-vous? Inappropriés? Le but, améliorer la prise en charge et la qualité de vie des patients. On parle, dans ces cas, de polymédication, d’hyperpolymédication, voire de polymédication inappropriée. Expliquez-nous. Le problème ne tient-il qu’à la surprescription? Comment l’ordonnance est-elle renouvelée? Vous vous intéressez actuellement aux statines et aux hypertenseurs. Pourquoi? Doit-on privilégier la déprescription? S’inscrire à notre Forum des patients La fraise: symbole du double langage des distributeursEn mars dernier, la FRC avait frappé un grand coup en publiant son enquête sur les fraises espagnoles. Quinze mois passés à sillonner les rayons des principaux distributeurs du pays avaient permis de démontrer une stratégie marketing extrêmement bien rodée, favorisant la vente de montagnes de fraises espagnoles et un chiffre d’affaires confortable. Contrairement à ce qu’affirment les détaillants, notre travail de fond montre que la demande est largement stimulée par l’omniprésence des baies ibériques et leur promotion systématique. Toutes deux sont combinées à un discours sur la durabilité, ce qui brouille les pistes et vise à déculpabiliser la clientèle. Nous ne pouvons que le regretter, surtout lorsque des engagements valables en matière de durabilité sont instrumentalisés à des fins de marketing et desservent l’objectif final. Ces douze derniers mois, la FRC a renforcé sa présence sur le terrain, tout comme elle a multiplié les démarches pour mettre les distributeurs devant leurs contradictions et obtenir des engagements (lire ci-après). Nos équipes ont décortiqué leurs publications et sont également retournées dans les magasins pour mesurer l’évolution. Vingt enquêteurs dévoués ont effectué plus de 300 nouveaux relevés (730 en tout) dans les succursales romandes de Aldi, Coop, Lidl et Migros. Voici les points saillants de ces mois d’observation. ALDI Suisse tient sa promesse L’an dernier, le discounter allemand avait annoncé qu’il allait renoncer à la promotion des fraises hors de la saison suisse. L’engagement est loin d’être négligeable lorsque l’on sait – de l’aveu des détaillants eux-mêmes – que les actions marketing permettent de multiplier les ventes par deux ou trois. Selon nos observations, la promesse est tenue. En rayon, les fraises sont disposées aux mêmes endroits que les autres fruits et aucun panneau ne les met en évidence. Dans les publications, pas de trace de fraises jusqu’au dernier relevé effectué mi-avril. Aldi est ainsi le seul détaillant à ne pas avoir fait de promotion à la Saint-Valentin. Pour autant, même si l’effort est à souligner, le raisin d’Inde et les prunes d’Afrique du Sud à prix cassé à la même période viennent rappeler que le reste de l’assortiment n’est pas irréprochable. Migros rétropédale Alors que le géant orange mise sur la transparence dans sa campagne sur la durabilité, c’est précisément sur ce point qu’il a le plus déçu. Lors de la publication des résultats de l’enquête 2020-2021, il avait déclaré avoir déjà renoncé à promouvoir les fraises avant mars. Or, à l’automne, des hésitations étaient apparues sur ce point, mais Migros avait maintenu son engagement. Pourtant, le détaillant n’a pas tenu parole puisque le 7 février déjà, il déroulait le tapis rouge à la fraise à trois reprises rien que dans son hebdomadaire Migros Magazine: spécial Saint-Valentin, en gâteau et sur une double page mettant en scène le ministre de la Santé Alain Berset. Vraiment «100% honnête» comme prétendu dans sa communication? Fraises très visibles Ces dernières semaines encore, les fraises étaient disposées aux endroits stratégiques des supermarchés avec des mises en scène de toutes sortes: barquettes en forme de coeur pour les amoureux, avec crème chantilly à portée de main, etc. Enquêteurs comme consommateurs ont été nombreux à se déclarer choqués par cette «baies attitude», pour reprendre les termes de Migros, que certains ont même qualifiée d’«obscène». Recettes, un retour aux saisons Du côté des magazines et catalogues de distributeurs, on constate toutefois un net mieux: lors des échanges, nous avions exposé à nos interlocuteurs que les aberrations de saison, c’est aussi de proposer une recette de tartelettes aux fraises en plein mois de mars. Un argument pris en compte, puisque les publications jouent cette année bien plus le jeu des véritables saisons, avec une exception dans Coopération début avril. Communication durabilité Hasard ou conséquence imprévue de la fronde contre les baies ibériques: les distributeurs ont multiplié les effets d’annonce sur leur programme de durabilité cette année, Migros et Coop en tête. A défaut de prendre de réels engagements (voir tableau p. 24), ils profitent de leurs publications pour se justifier et décomplexer l’achat de fruits et légumes hors saison, tout en proposant la fraise en promotion dans les mêmes pages. Comme toujours pour cette baie, la durabilité est réduite à son impact CO2, qui n’est pas foncièrement mauvais, éludant ainsi les problèmes environnementaux et sociaux posés par leur culture en Espagne. Un discours des plus contradictoires sachant que les détaillants s’engagent depuis des années dans des programmes visant à améliorer cette situation insatisfaisante, sans succès jusqu’ici. Une fois encore, le marketing vend une production durable qui n’existe pas encore en Espagne… et n’existera peut-être jamais! Frais de rappel et sociétés de recouvrement: la résistance s’imposeEn juin 2016, Eléa achète en ligne un soin cosmétique à 42 fr. En passant commande, elle accepte les conditions générales du vendeur ainsi que d’un intermédiaire de paiement sous contrat avec l’enseigne, le premier ayant cédé sa créance au second. Le délai de paiement est fixé au 31 juillet. Eléa ignore ce courrier: non seulement elle n’a pas identifié l’expéditeur de la facture, mais en plus, la missive est libellée en anglais. Du coup, s’ajoutent des intérêts et des frais de rappel. L’histoire se gâte lorsqu’une maison de recouvrement prend le relais. Après une première sommation en novembre 2016, la Vaudoise s’acquitte de la somme initiale. Elle reçoit ensuite neuf sommations gonflées de «dommages supplémentaires» ou de «dommages de retard» de 145 francs. Multiplié par cinq Par le passé, Eléa a travaillé dans un Office des poursuites. Désormais, elle exerce dans le service de recouvrement d’une assurance. Elle sait que des maisons réclament des frais indus, à commencer par de prétendus dommages supplémentaires. Elle reste donc de marbre. En octobre 2021, la société de recouvrement met la jeune femme aux poursuites pour un montant de 233 fr. 75. Ainsi, en cinq ans, les frais réclamés ont multiplié par cinq le prix du soin. Dès la notification du commandement de payer, Eléa fait opposition totale dans le délai de dix jours. La société de recouvrement mandate néanmoins un avocat qui lui réclame l’arriéré. S’ensuit un énième courrier de la maison de recouvrement accordant un délai au 5 janvier 2022 pour «solde de tout compte et de toute prétention». Le montant final est de 212 fr. 35. Passé le délai, la maison n’a plus réagi. En réalité, elle n’a pas de moyen de preuve pour attester des dommages réclamés. Loin de se laisser déstabiliser, la Vaudoise adresse à l’Office des poursuites une demande de non-divulgation de la poursuite frappée d’opposition (art. 8a al. 3 let. d LP). Cette demande lui coûte 40 fr. mais lui évite aussi de lui causer du tort. En effet, une inscription de poursuite, même frappée d’opposition, peut nuire lors d’une recherche de logement ou en cas de postulation pour une activité professionnelle. D’autant plus dans le domaine d’Eléa, qui devrait montrer patte blanche. Les limites de la loi La jeune femme s’est protégée en ayant eu les bons réflexes. Il faut faire preuve de détermination pour ne pas céder à des sommations et rappels incessants d’une maison de recouvrement. Néanmoins, il suffirait que la société demande à maintenir la poursuite (indépendamment des chances de succès) pour supprimer la non-divulgation. Cette mésaventure démontre le manque de contrôle flagrant dans un secteur générant de juteux profits. Sophie Michaud Gigon, Secrétaire générale de la FRC et conseillère nationale, est d’ailleurs intervenue au Parlement pour demander une surveillance indépendante dans un secteur qui en a grandement besoin. Jean Tschopp Défense des consommateurs: bilan de mi-parcoursLa législature 2019-2023 est arrivée à mi-parcours en décembre. Elle est jusqu’ici marquée d’un double sceau: la prise de conscience des enjeux climatiques et environnementaux ainsi que la crise du Covid, cette dernière ayant rendu le chemin sinueux et retardé certains dossiers. Les consommateurs doivent pouvoir disposer d’une information claire sur les modes de production des denrées, y compris ceux qui sont interdits, une victoire importante pour la FRC en vue d’obtenir une meilleure transparence de l’étiquetage. Le Parlement a également accepté que pain et sandwiches affichent leur provenance sur les lieux de vente en vrac (boulangeries et restauration y compris take-away). La FRC a été consultée pour cette mise en œuvre. En outre, dans le cadre de la lutte contre les fraudes, l’association a plaidé pour que les autorités échangent des informations avec les pays voisins en cas de soupçons. Elle a demandé de surcroît que les cas avérés soient punis sévèrement. C’est une autre victoire d’étape, puisque la motion de Sophie Michaud Gigon a été acceptée par le Conseil fédéral et le National. C’est cette année que les mesures pour contrer les prix surfaits entrent en vigueur. Les consommateurs ne devraient plus avoir à souffrir du geoblocking des entreprises étrangères lorsqu’ils effectuent leurs achats sur internet. Il aura fallu quatre ans pour obtenir que la Loi contre la concurrence déloyale protège les Suisses aussi bien que les Européens. La FRC a concrètement participé à cette victoire; désormais, elle doit en suivre l’application. La révision de la Loi sur la protection des données est sous toit. Les modifications adoptées en faveur des consommateurs sont sensibles: les principes fondamentaux du Règlement européen (RGPD), comme le consentement explicite et l’interdiction de l’usurpation d’identité, sont garantis. La révision d’une directive européenne devrait permettre de renforcer la protection et la sécurité des données autour des objets connectés (jouets, compteurs d’énergie intelligents, etc.). Cela fait quelques années maintenant que la FRC développe son expertise dans la numérisation de nos vies. Elle souhaite participer à la mise en place du cadre nécessaire afin que chacun puisse profiter sereinement des opportunités qui se dégagent de ce secteur. En sus de toutes les propositions et projets qui vont contribuer à limiter le gaspillage tout le long de la chaîne de production, la promotion des circuits courts renforce la traçabilité pour les clients et le prix juste pour le producteur. La FRC a pu l’introduire dans le rapport que doit rendre le Conseil fédéral sur les orientations futures de la Politique agricole. Cela semble anodin mais c’est par ces voies-là que les idées avancent en politique jusqu’à se concrétiser dans le quotidien. Prolonger la durée de vie des objets (réparation, seconde main, location) est une autre solution tangible. La Confédération se propose d’aller dans cette direction, raison pour laquelle la FRC a fermement soutenu et proposé des compléments pour le projet de révision de la Loi sur la protection de l’environnement. La législature devait amener de grandes réformes. La plupart sont au point mort malgré les nombreuses propositions soumises au Parlement. De grosses occasions ont été manquées: le prix de référence des génériques et l’autorisation des importations parallèles (acceptée par le National, refusée par les états). La FRC a défendu ces objets avec ses alliés de Pro-salute alors que les assureurs tiraient cette fois à la même corde. La hausse des coûts de la santé obligera ces réformes à revenir sur le devant de la scène et celles en attente à s’accélérer. Rendre la communication sur les produits plus honnête est un enjeu majeur aux déclinaisons multiples. La révision du droit alimentaire devra permettre de mieux encadrer les allégations nutritionnelles et de santé, de définir certaines mentions valorisantes («naturel», «artisanal») et de diminuer le marketing s’adressant à l’enfant. La FRC va s’appuyer sur ce qui se fait en Europe pour faire appliquer la réciprocité en Suisse. Le volet durabilité au rayon alimentaire s’obtiendra probablement plus facilement que pour les autres objets usuels, du fait que le cadre légal existe. Pour les allégations sur les cosmétiques, des parlementaires amis de la FRC avaient déposé des motions. Toutes ont été classées faute d’avoir été traitées dans le délai imparti de deux ans. Elle a désormais un petit nom: 21.082. Cela n’a l’air de rien mais après tant d’années à attendre l’arrivée de l’action collective sous la Coupole, avoir un projet de la part du Conseil fédéral est une victoire en soi! Le 10 décembre dernier, ce dernier a enfin rendu son projet de loi qui tient compte de certaines des propositions de la FRC. Laquelle en fait une priorité jusqu’à la fin de la législature. Economiesuisse hélas aussi; mais pour l’empêcher. Toutes les bonnes volontés de la population et des entreprises convaincues par cet outil seront nécessaires ces prochains temps. La commission va commencer ses travaux au printemps. La motion concernant la transparence sur les prix des produits agroalimentaires a été acceptée par le National mais rejetée par le Conseil des États. C’est au niveau de la récolte d’informations et de données que la FRC poursuit son travail pour rendre la chaîne de valeur plus transparente. C’est une bonne chose que le Parlement ait accepté de prolonger le moratoire. Mais il est problématique que les nouvelles techniques de génie génétique en soient exclues. En mars, le National et les États s’adonneront à un bras de fer sur le sujet. La FRC continuera à défendre l’inclusion de l’édition génomique et des autres procédés de génie génétique dans la loi et le moratoire durant les débats. Le renouvellement tacite d’un contrat, sujet qui hante les couloirs du Parlement depuis 2013, a fini par être bouclé en défaveur des consommateurs. Comme très souvent dans ce genre de dossiers, le Parlement n’est pas enclin à défendre la partie la plus faible d’un contrat. On l’observe aussi dans le traitement en cours de la Loi sur la surveillance des assurances. Considérer le devoir d’information comme «trop bureaucratique», quand bien même l’envoi de factures et de communications est informatisé et automatisé, est un classique des arguments servis par la majorité des parlementaires. Bon nombre d’entre eux restent loin des préoccupations quotidiennes et pourtant bien réelles des gens confrontés sans cesse aux reconductions tacites de leurs contrats. (责任编辑:) |